vendredi 30 janvier 2009

LA VERITE 4 derniers éditoriaux



En téte ,
les éditos des jours précédents avec réactions


Editorial - Le message fort


Vendredi, 30 Janvier 2009 00:00 V.R

Les actes de pillage, de vandalisme et de saccage sont toujours condamnables. Sans appel. Il ne faut pas croire que la population de la Capitale dans sa majorité n’ait pas déploré ces vols et ces destructions.
Elle ne peut pas non plus rester insensible aux morts. Et quoi qu’on dise, ces pertes en vies humaines, quelles qu’en soient les causes ne la laissent pas indifférente. Soit dit en passant, il est tout de même déplorable qu’à deux exceptions près, seules deux personnalités nationales y ont fait allusion. Seule la France a présenté ses condoléances aux familles des victimes et cela a été appréciée par une population désemparée et clouée par le mutisme. Et qu’on se le dise, ces décès sont plus importants dans leur gravité que les dégâts matériels. Sans pour autant minimiser ces derniers et ce, peu importe les propriétaires. Que les choses soient par ailleurs claires : l’identité des principaux responsables ne fait aucun doute même s’ils se défilent et se rejettent mutuellement cette responsabilité. Car coupables, ils le sont. Et sans attendre la justice, ils sont déclarés coupables. L’un de non assistance à personne en danger et l’autre de négligence ayant entraîné la mort sans intention de la donner. L’heure n’est sans doute pas au bilan et encore moins aux règlements de comptes. Cependant on croit rêver en entendant le chef de l’Etat parler de la priorité de la reconstruction puisque sa sympathie va surtout aux employés des radio et télévision nationales lesquelles sont brandies comme appartenant au peuple. Cette fois-ci, plus que celles précédentes, il semble se tromper lourdement sur les priorités, ce qui ne manque pas d’ouvrir un autre large horizon d’hypothèses parmi lesquelles celle qui confirmerait la menace de plusieurs de ses ministres de « atao fay rano Antananarivo » (traduction libre : réduire en cendres la Capitale) après les élections de décembre 2007. Ce qui serait donc l’occasion d’en reprendre les rênes par cette promesse de reconstruction urgente et rapide. Car la priorité des priorités est le rétablissement de la sécurité car cette crise est avant tout politique. Il est dommage que les autorités actuelles ne l’entendent pas de cette oreille. Ce n’est pas le moment de compter les points, comme celui de la réussite ou de l’échec de l’instauration d’une ville morte ou celui du rétablissement des moyens de communication officielle. Le moment est de rassurer la population dans sa sécurité et dans sa sérénité qui ne peut pas non plus se traduire uniquement par l’émission de mandats d’arrêt à l’encontre de telle ou telle personne. L’heure n’est pas non plus de faire des constats les plus pessimistes qui soient. Il est clair que chaque malgache est conscient que cette crise va encore faire régresser le pays, lequel n’a jamais avancé depuis des décennies et encore moins ces 7 dernières années en tout cas pour la majorité de la population. L’heure n’est pas aux statistiques selon lesquelles, le pays va encore prendre des années à se relever, ni à parler de confiance des bailleurs de fonds et des investisseurs qui, soyons honnêtes et reconnaissons-le, ne se sont pas bousculés au portillon de Madagascar mis à part quelques-uns dont le succès et le mérite résident dans le seul et unique fait qu’ils ont su « plaire » au régime actuel ou qu’ils ont su évoluer et naviguer dans les eaux troubles d’une administration corrompue à ses plus hauts niveaux. Quand le secteur privé, malmené comme jamais depuis 2002, se manifeste, on ose espérer qu’il ne s’en tienne plus uniquement à faire des suggestions et à émettre des vœux pieux pour qu’ils puissent travailler dans un cadre où les règles de jeu sont claires mais que surtout tous les opérateurs sans exception s’y soumettent y compris et surtout le groupe présidentiel. Car s’il fallait réellement analyser la situation actuelle dans ses causes profondes, la mauvaise gouvernance en est au centre des principales explications. La question qui se pose à tous sans exception est aussi simple qu’unique : la tournure des événements actuels peut-elle servir de leçon aux actuels ou aux futurs dirigeants de ce pays ? Il y a en ce moment un message fort que la population malgache, à l’exception des dirigeants, toute entière est en train de lancer à la face du monde. S’il n’est pas reçu ni compris ni pris en considération, les crises continueront à un rythme moins espacé et avec une ampleur de plus en plus grave. Le temps de redressement, la reconstruction, la démocratie sont accessoires n’en déplaise à tous ceux qui s’en prévalent.
V.R. Mis à jour ( Jeudi, 29 Janvier 2009 19:58 )

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Editorial - Responsables irresponsables
Jeudi, 29 Janvier 2009 00:00 V.R.

Il est de plus en plus difficile de croire que les services de renseignements officiels n’aient pas prévu la tournure des événements depuis que le régime a décidé de mener la vie dure au maire de la Capitale qui, de plus en plus acculé, a fini par durcir au fil des jours sa position.
De deux choses l’une ou les autorités n’y ont pas cru, persuadées qu’elles étaient encore des « mamim-bahoaka » (adulés du peuple) ou bien elles ont décidé a contrario de laisser pourrir la situation tout en l’envenimant de manière à enclencher la machine de la répression. En effet, le chef de l’Etat avait trop lourdement insisté sur le caractère insurrectionnel du mouvement du maire de la Capitale, le taxant de coup d’Etat, pour que l’opinion n’ait conclu qu’il entendait par là légaliser les mesures musclées (arrestations…) qu’il allait prendre à l’encontre du maire. Et ce, avec la bénédiction de la communauté internationale qui n’approuve pas les coups d’Etat et autres putsch.
Lorsqu’hier matin, le président de la République a fait une déclaration sur le même ton virulent et excédé -très compréhensible voire légitime- qu’on lui connaît, le souci d’apaisement de la tension n’était pas, une fois de plus évident. Il ne s’est embarrassé d’aucune retenue, pour citer nommément ceux qu’il considère comme responsables sinon de la crise actuelle du moins des actes de vandalisme et de pillage dont ont surtout fait l’objet ses biens personnels. Le général Dolin, nouveau directeur de cabinet du maire et l’ex-maire de Toamasina Rolland Ratsiraka et non moins neveu de l’amiral, un lien dont il est difficile de ne pas parler pour les supputations concernant la situation actuelle, ces deux personnalités font donc l’objet de mandat d’arrêt au motif de ces actes de banditisme. Par la même occasion -et c’est sur ce point que l’opinion est quelque peu perplexe- le président de la République a donné l’ordre de réinstaller l’émetteur de la station de télévision Viva. La question empreinte de désespoir d’une majorité de la population de la Capitale est celle-ci : pourquoi ne l’avoir pas fait plus tôt ? Mais surtout pourquoi avoir fermé cette chaîne si c’est pour en ordonner la réouverture quand la situation a déjà dangereusement dégénéré ? Un autre aspect de la déclaration présidentielle d’hier a surpris plus d’un observateurs : le soutien du Quai d’Orsay. A moins d’un revirement spectaculaire, qui n’est plus impossible, compte tenu toujours de l’évolution de la situation, les sentiments francophobes du chef de l’Etat étaient quasi légendaires. Cependant, il y a peut-être lieu d’analyser les derniers propos du ministre malgache des Affaires étrangères -curieusement toujours à l’extérieur quand la situation est au bord de l’explosion comme en 2002 où il a occupé la même fonction sous l’Amiral- selon lesquels le ciel est bleu entre Madagascar et la France. D’autant plus qu’un émissaire du président français est venu à Madagascar, au moment où les manifestations du maire sur la Place de la Démocratie, a donné les premiers signes d’une ampleur inattendue. Car il est certain que tous les services de renseignements de toutes les chancelleries étrangères à Madagascar étaient sur la brèche depuis quelque temps. Discuter du prochain sommet de la Francophonie a été, de l’avis des observateurs un prétexte tout trouvé quoiqu’un peu prématuré puisqu’il n’y a aucune urgence. Dans la foulée, la France a reçu, pour une fois, des paroles étonnamment bienveillantes de la part du chef de l’Etat lors d’une de ses dernières visites dans un quartier populeux et pauvre de la Capitale, la France dont il a affublé du qualificatif de « mère patrie » (Frantsa reny malala). Il manquait juste de la sincérité et de la spontanéité dans ses propos. Ce qui n’a pas échappé à l’auditoire.
Les deux camps sont-ils dépassés par les événements ? Oui et non à la fois. Du côté du maire, tout semble avoir été préparé dans les moindres détails. Toutes les possibilités dans la tournure des événements ont été explorées, sans doute pas par le maire lui-même mais particulièrement par un des éléments de son entourage dont les visées font de moins en moins de doute.
Les appels au calme se font de plus en plus nombreux à l’endroit de la population de la Capitale. Mais ne faudrait-il pas le faire envers les protagonistes qui, quoi qu’on dise -et ils n’ont pas à attendre que l’Histoire les juge et d’ailleurs quelle histoire et écrite par qui ?-, sont les premiers et uniques responsables de la crise actuelle. Que ces appels aillent dans le sens de leur humilité, de leur autocritique à défaut de patriotisme dont ils ne font guère preuve sauf dans des discours enflammés. Mais surtout leur demander de mettre entre parenthèses -car c’est impossible à supprimer- leur haine, leur esprit de revanche et leurs ambitions et intérêts personnels. Car pourquoi faut-il que ce soit toujours au peuple de faire les efforts en cas de crise déclenchée par ces responsables irresponsables ?
V.RMis à jour ( Mercredi, 28 Janvier 2009 20:50 )



Commentaires (4)
tous responsables mais pas coupables
4 Jeudi, 29 Janvier 2009 09:50
Tanora iray
A mon avis les deux camps ont tout fait pour que la situation en arrive là mais chacun a été dépassé par les événements. Ravalomanana espérait légitimer ses menaces d'emprisonnement du maire dès que la situation se dégradait malgré tout il ne peut rien faire contre lui "pour l'instant" il recherche donc des bouc émissaire (qui peuvent être réellement les instigateurs). Le maire quant à lui ne peut plus rien faire pour renverser la situation à son faveur si ce n'est de faire des grèves générales car tous débordements nuiraient à son mouvement. Il ne reste plus que la solution du dialogue pour s'en sortir et vite car la situation économique du pays s'envenimera.
France: mère patrie?
3 Jeudi, 29 Janvier 2009 06:54
Rasolofonirna Anselme
Dans cette affaire "malagasy", la France n'a rien à faire. Qu'elle se tienne tranquille à l'écart. Elle a assez fait depuis 1896. J'ose espérer encore l'esprit "gasy" de nos dirigeants pour écouter les propositions de négociation proposées par les Ray amandreny ( FFKM et autres).
traduction
2 Jeudi, 29 Janvier 2009 04:48
RAHOLINIRINAH
Bonjour, Nous vous remercions de bien vouloir traduire en malgache les "grands thèmes" comme "EMPIRE TIKO" d'hier. Le site MADAGATE est supprimé du net et d'autres articles sur MADAGASCAR. Bonne réception
mandat d'arret!
1 Jeudi, 29 Janvier 2009 04:01
rasolosoa
C'est vraiment INJUSTE d'accuser le GENERAL RASOLOSOA d'être le commanditaire des casses et des vandalismes. Ce général est avant tout un homme honnete et digne. Il n'a cherché que l'ordre et a même aidé à ce qu'il n'y a pas de tuerie (rôle que Ravalomanana s'approprie injustement après). Y a t'il un preuve contre lui, c'est simplement qu'il a collaboré à desequilibre ce pouvoir de ra8 qu'on veut l'abattre. Etrange qu'il n'ose pas poursuivre le Maire le premier responsable et crie haut et fort afin qu'on poursuit son chef de cabinet!?


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Editorial - Situation bloquée
Mercredi, 28 Janvier 2009 00:00 V.R.

Quand bien même il est encore difficile de déterminer avec certitude si d’une part Madagascar est encore gouverné et d’autre part par qui. En effet, pendant plusieurs heures, l’impression qui a largement prévalu est qu’il n’y avait plus ni président de la République ni gouvernement à même de prendre des décisions allant dans le sens soit de la répression soit de l’encadrement de la manifestation sur la place du 13 mai au cours de la journée de lundi. Et ce, d’autant plus qu’aucun des deux camps n’a plus disposé d’aucun moyen de communication, ni télévision ni radio pendant plusieurs heures.
Trois déclarations avaient été faites le lundi à savoir, dans l’ordre, celle du Conseil des Evêques catholiques de Madagascar, celle du premier ministre et enfin celle du maire de la capitale. Toutes ces personnalités ont appelé au calme. C’est le premier ministre qui a parlé en premier d’une rencontre entre les deux belligérants. Le maire l’a confirmé précisant que l’initiative venue des bailleurs de fonds et de la communauté internationale. Il a tenu à préciser que la manifestation sur la place du 13 mai d’hier était maintenue car elle aurait été consacrée au recueillement après le décès par balles d’un jeune manifestant lors de l’assaut donné à la station de télévision présidentielle d’Anosipatrana. L’on se demande ce qui s’est passé entre temps car le coup de théâtre est survenu le lendemain sur les ondes d’une des seules stations de radio privées qui s’est impliquée totalement dans la diffusion des informations, alternant, hier donc, l’état de la situation aussi bien dans certains quartiers de la capitale qu’en provinces avec les déclarations. Tout en étant entrecoupés par des témoignages d’auditeurs, d’analyses de la situation actuelle et d’appels aux forces de l’ordre pour leur indiquer les sites d’échauffourées.
C’est ainsi donc que contre toute attente, le maire de la capitale a refusé la rencontre d’hier avec le président de la République sous l’égide des bailleurs de fonds et de la communauté internationale. Les raisons ne sont pas tout à fait claires. Aussi peut-il être permis de se lancer dans des hypothèses qui relèvent de l’historique de cette crise et des dernières évolutions de la situation. L’on a juste noté qu’il campe sur sa position de continuer à rassembler ses partisans sur la place du 13 mai aujourd’hui, quand hier, il les a invités à rester chez eux de manière à ce que les éléments des force de l’ordre (Emmonat) qui sont entrés en action hier puissent agir contre les pilleurs et les saccageurs tout en les identifiant. Puisque le maire a affirmé sans ambages que ces derniers ne viennent pas des rangs de ses partisans. On a tendance à la croire au vu des mouvements d’hier d’autant plus que la police nationale aurait confirmé la thèse d’un gang de dangereux malfaiteurs. Ce qui, par contrecoup, démolit l’hypothèse que les troubles seraient le fruit de manipulations de la part de l’autre camp. Dans la même foulée, il a posé de nouvelles conditions : le retrait total des éléments étrangers de commandos et le jugement immédiat de cet élément des forces de l’ordre qui a tiré sur le jeune homme à Anosipatrana. On peut avancer sans se beaucoup se tromper que ces conditions témoignent que les négociations sont dans l’impasse la plus complète. La confirmation de cette hypothèse viendra de l’intervention par téléphone du chef de l’Etat, par deux fois, sur les ondes de la même station de radio. Si dans la première il a été bref, dans la seconde, l’impression est qu’il a repris du poil de la bête, ce qui peut signifier qu’il est en train de reprendre le contrôle de la situation. Néanmoins on retiendra deux ou trois choses dans cette déclaration faite sur le ton qu’on lui connaît habituellement, autrement dit au bord d’une colère contenue, compréhensible par rapport au massacre de ses biens. Il a renouvelé son avertissement à l’endroit de la population contre les mensonges. Il ne peut que s’agir de ces fameux commandos étrangers qu’il aurait ramenés dans ses bagages d’Afrique du Sud. Il a réaffirmé son amour pour la capitale. Mais sur ce point il est difficile pour l’opinion de le croire car il est impossible d’aimer quelqu’un dont on a quasiment juré de se venger pour avoir accordé ses faveurs électorales à un ennemi juré. Et une fois de plus, on a retrouvé le même accent qu’à son arrivée à Ivato dimanche dernier lorsqu’il a déclaré haut et fort que le nécessaire sera fait pour rétablir l’ordre dans la capitale, tout en ajoutant que des actes de vandalisme se sont produits dans certaines villes de province avec la même cible (ses biens) mais que la situation a été maîtrisée par les forces de l’ordre qui ont fait leur travail.
Rien ne va plus entre les deux parties. La situation semble bloquée. Par la haine, l’orgueil et l’esprit de vengeance. Sinon il n’y aurait pas cette succession de déclarations venant successivement du Conseil des Eglises chrétiennes de Madagascar (qui se manifeste enfin), de l’Emmonat et du Chef de région Analamanga de surcroît Regtim. Des messages qui restent prudents pour ne pas envenimer la situation lorsque l’on sait que ces trois entités sont dans le camp présidentiel.
V.R. Mis à jour ( Mercredi, 28 Janvier 2009 13:57 )

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Editorial - Logique implacable
Mardi, 27 Janvier 2009 00:00 V.R.

En attendant un troisième larron en possible embuscade, la situation qui prévaut dans la capitale donne l’impression d’avoir totalement échappé aux deux camps. Une vingtaine de morts dans la journée d’hier, semble-t-il. En tout cas, les divers bâtiments incendiés au cours de la journée d’hier ont été parfaitement ciblés pour ce qu’ils représentent comme symboles des sempiternelles dérives du régime actuel et ce, depuis 2002.
Car le mécontentement a couvé depuis très longtemps au sein d’une population appauvrie, dénué de tout sentiment de sécurité et surtout n’ayant plus confiance aux dirigeants actuels. Les signes avant coureurs étaient en permanence sous-jascents. Les dirigeants actuels n’ont pas cessé d’être interpellés et à de nombreuses occasions, la sonnette d’alarme a été tirée de toutes parts. Mais ils ont fait la sourde oreille et se sont complus dans cette certitude béate d’être à la fois omnipotents et impunis, autrement dit au dessus de la loi. Personne, y compris la communauté internationale mais aussi les partisans du régime ne peuvent le contester. Avant-hier encore les fidèles du régime Ravalomanana se sont enferrés dans une démarche de crédulité en voulant faire une démonstration de force d’une part par la réquisition de tous les fonctionnaires surtout parmi les staffs des ministères et d’autre part par la rémunération des groupes d’accueils dans les quartiers. Car ce régime était encore persuadé que tout peut s’acheter, les âmes, les votes et les personnes. De plus ils ont rameuté les partisans des périphéries.
Des énergies insoupçonnées se sont libérées chez cette population totalement écrasée par le régime actuel, sans scrupules et sans peur. Il n’est pas question d’approuver les actes de violences ainsi que ceux de vandalisme. Lesquels, force est aussi de le reconnaître ont déjà été le lot quasi quotidien de la population. Sans parler de la dégradation de mœurs et des mentalités, calquée sur celles des dirigeants qui sont tout sauf des enfants de chœur, malgré leur religiosité affichée et destinée surtout à infantiliser le peuple et à dissimuler leur perversité.Il s’agit alors de tenter de comprendre les raisons pour lesquelles. Et là, il n’y a pas lieu de chercher très loin. Les aspects de la vie quotidienne de cette population sont éloquents et expliquent à eux seuls la dégradation de la situation actuelle. Surtout que face aux appels incessants adressés aux dirigeants, ceux-ci ont systématiquement répondu par l’indifférence et le mépris.
Il est clair que le pays et la population tout entière ne vont pas sortir indemnes de ce chaos et de ce brasier. Les appels au dialogue, comme tous les autres appels concernant les dérapages des uns et des autres, vont rester lettre morte. Il y a tout de même lieu de contester la conclusion la plus répandue selon laquelle tout serait une fois de plus à recommencer à Madagascar en terme de développement. Car rien n’a en fait commencé depuis 2002 ou avant. A part les routes. Sinon l’équipe dirigeante, à commencer par le chef de l’Etat et sa famille, s’est enrichie de manière insolente au vu et au su de tout un peuple qui a assisté impuissant, à l’accaparement et à la mainmise de toutes les secteurs d’activités à partir du moment où lesdites activités soient rentables. Tout l’appareil de l’Etat dans ses moindres recoins a été verrouillé sans vergogne. Le seul hic est que dans l’obligation de plaire aux bailleurs de fonds et dans un souci de plaire à la communauté internationale, Ravalomanana a joué le démocrate. Un rôle qui ne lui sied vraiment pas et qu’il a sans aucun doute abhorré. Mais largement bien payé. Plus que le mieux payé des acteurs d’Hollywood. Et c’est l’argument-massue. Il était insatiable dans ses ambitions. Un appétit démesuré avec des ingrédients des plus contestables pour s’enrichir, en affamant le peuple : 300% d’augmentation du prix du riz, presque autant pour l’eau et l’électricité ainsi que les carburants quand les salaires sont affectés d’un dérisoire et miséreux 10% de hausse chaque année. D’aucuns se demandent si ce sont des raisons suffisantes pour ces dérives et dérapages constitués par des actes de vandalisme qui sont en train de prendre des proportions très inquiétantes et n’augurent rien de bon pour le pays qui est devenu littéralement ingérable.
Ce qui devrait être clair pour tous est que les actes d’hier, aussi condamnables et répréhensibles soient-ils, sont l’expression de ce ras-le-bol dont les médias privés n’ont jamais cessé de parler. Il ne faudrait pas non plus commettre l’erreur de déclarer que la population malgache dans son ensemble, que le pays a pourtant connu des embellies. Ceci est peut-être vrai mais cela n’enlève en rien les exactions exercées par les autorités sur la population. En tout cas, ce qui se passe actuellement, déplorable en tous points de vue, relève d’une logique implacable d’une situation dont la responsabilité est imputable, en très grande partie, à un seul homme. Lequel a bel et bien fait la pluie et le beau temps sur le pays…
Commentaires (5)
A balance editorial
5 Mardi, 27 Janvier 2009 22:30
Nelson
We understood your message and we appreciate your highest elevated spirit on bipartisanship. I believe Marc Ravalomanana has reached the limit of his ultra-liberalism experience in one of the poorest countries in Africa. He has lost the confidence of the Nation, and democracy cannot defend such a character who failed to challenge the daily aggression of structural poverty and create hope for the majority of the wonderful people of Madagascar. Your editorial depicted the vice of arrogant power gained through the corruption of democracy.
logique implacable
4 Mardi, 27 Janvier 2009 15:15
radia
Hi Guys! Congratulation! Very well done article.I am greeting you V.R Continue and Thank you again..... Bye!!!
mille fois merci
3 Mardi, 27 Janvier 2009 12:22
soloniaina
mille fois merci c'est bien dit et bien expliqué.c'est rare de trouver un edito comme ça .bon courage et continuez comme cà !
Logique implacable
2 Mardi, 27 Janvier 2009 01:25
Tody
Na dia teny frantsay aza no nanoratan'ny mpanoratra ny lahatsoratra, dia mino aho fa azon'ny ankabeazan'ny malagasy ihany io. Niaina ny fihafiana sy ny fijaliana ary ny famoretana ela loatra ny tena vahoaka madinika maro an'isa, mety tsy an'isan'izany izay sahy milaza fa tena nitondra soa ho an'ny be sy ny maro i Ravalomanana. Tsy maninona izany. Fa kosa, izao tokoa no porofo tsy azo lavina fa tena tezitra mafy ny vahoaka ary tsy azo lalaovina intsony. Tsy i Andry Rajoelina akory no nibaiko hanimba, fa rehefa lasa lavitra ny hatezeram-bahoaka, na ny mpitarika aza tsy afaka hanakana izany. Mino anefa isika fa hilamina ny vahoaka maro an'isa, hiandry izay tohin'ny tolona efa natombony, fa tsy misy tia ady eto. Mba misaina ry Fitondrana Jadona, aoka izay, mialà dieny mbola azo atao moramora izany.
Harry Rahajason
1 Mardi, 27 Janvier 2009 00:10
Fabre Thierry
Bonjour, Je suis le beau frère de Harry Rahajason. Sa famille est sans nouvelles de lui depuis les évènements. Avez vous des nouvelles de votre côté ? Je suis moi même journaliste au magazine français "Challenges" Merci de me tenir informé Bon courage Thierry Fabre
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