samedi 7 février 2009

"LIBERATION" 04/02/09 Bataille de destitutions à Antananarivo

Bataille de destitutions à Antananarivo
Madagascar. Le Président et le maire de la capitale s’affrontent.
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ANTANANARIVO (Madagascar), envoyé spécial RÉMI CARAYOL

Quoi de mieux qu’une destitution pour répondre à une tentative de destitution ? Lundi, le jeune maire de la capitale de Madagascar, Andry Rajoelina, 34 ans, annonçait devant ses partisans place du 13-Mai à Antananarivo le dépôt d’une demande de destitution du président malgache, Marc Ravalomanana. «Ce soir, avait-il déclaré devant un groupe de près de 2 000 manifestants, je déposerai la demande de destitution du Président. Nous allons suivre la procédure légale et nous allons attendre la décision de la Haute Cour constitutionnelle.» Selon lui, le Président aurait à plusieurs reprises bafoué la Constitution malgache, notamment en restreignant les libertés fondamentales et en vendant des terres à des sociétés étrangères.
La réponse du pouvoir ne s’est pas faite attendre : hier en milieu d’après-midi, celui que ses partisans surnomment «Andry TGV», en raison de son caractère fonceur et de sa fulgurante trajectoire politique, a été officiellement démis de ses fonctions par le ministère de l’Intérieur. Un peu plus d’un an après son élection surprise (avec 63 % des suffrages) face au candidat du parti présidentiel, Andry Rajoelina est remplacé par un administrateur provisoire, Edmond Rakotomavo, et par un PDS (président de délégation spéciale, sorte de superpréfet de région), Guy Rivo Randrianarisoa. Ces deux hommes proches du président Ravalomanana auront pour mission de gérer provisoirement la commune. «Le PDS aura comme responsabilité d’assurer la marche de la machine administrative et la gestion de la commune. D’après la loi, le PDS occupe le poste au minimum soixante jours», a indiqué la présidence dans la soirée. Quelques minutes après, Andry Rajoelina a contesté sur les ondes de Radio France internationale ces nominations.
Hier soir, Denis Alexandre, un analyste politique, s’interrogeait sur la stratégie suivie par le pouvoir : «La destitution de Rajoelina est étonnante. Certes, la loi permet au Président de démettre de ses fonctions un maire, sous certaines conditions. Il l’a déjà fait à plusieurs reprises. Mais cette décision a le don de remettre en selle TGV, alors que son mouvement semblait s’essouffler.»
«Coup de force». Depuis samedi, lorsqu’Andry Rajoelina s’était déclaré devant près de 10 000 partisans «chef du gouvernement», la contestation populaire avait perdu de sa force. Lundi, alors qu’il avait appelé les fonctionnaires à la grève, ils n’étaient plus que 2 000 sur la place du 13-Mai et la plupart des bureaux administratifs et des commerces étaient ouverts. Hier, les manifestants étaient à peine 1 500, loin des 50 000 recensés le 24 janvier. Les multiples condamnations (dont celles de l’Union africaine et de l’Organisation internationale de la Francophonie) du «coup de force» du maire, ainsi que l’improbable destitution de Marc Ravalomanana avaient démontré la fragilité d’un mouvement qui a su surfer à ses débuts sur les nombreuses frustrations des Malgaches. Pour écarter Marc Ravalomanana, il faudrait que les deux tiers de l’Assemblée nationale et du Sénat l’approuvent, alors que les deux assemblées sont très majoritairement composées de membres du TIM (Tiako I Madagascar), le parti présidentiel.
Tournée des régions. «Il semblait dépassé, ne pas savoir où aller. Mais sa destitution change la donne», analyse Denis Alexandre. Alors que le jeune maire doit entamer aujourd’hui une tournée dans les régions, la manifestation de samedi, au cours de laquelle il est censé annoncer la composition de son «gouvernement de transition», sera un test

1 commentaire:

mpirenireny ela a dit…

2 commentaires affichés
pisobeHorible!
Ce qui se passe à Madagascar est vraiement triste avec une population déja pauvre! Ce qui est c'est que la majorité du peuple ne veut plus de Ravalomanana, qu'on le veuille ou non.
Samedi 07 février à 17h03
Signaler au modérateurRépondrepauvre malgache
si tous le français qui ne veulent plus sarkozy feraient la même chose, manifester à l'élysée ça donneraient koi? il faut toujours piller , detruire les magasins et accepter d'être utiliser comme bouc émissaire pour arriver à ses fins?
c'est l'ancien président en exil qui va être contentt
Samedi 07 février à 19h01