lundi 2 février 2009

MADAGASCAR TRIBUNE 03/02/09


MADAGASCAR TRIBUNE 03/02/09
Editorial: Crise politique : Dans la légalité constitutionnelle ?
Politique 13 mai,Andry Rajoelina veut éviter un autre 26 janvier
Le bon, la brute et le truandmardi 3 février 2009
Un concert pour la paix, les idées se divergent ----------------------
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MIDI MADAGASCAR 03/02/09 A LA UNE (03/02/09)
Interpellation du réseau TAIZA 29 enfants portés disparus, 4 autres abandonnés après le « Lundi Noir » Roland Ratsiraka :“Je n’ai rien dit sur la transition” Démocratie ne rime pas avec anarchie »
Résolution de crise. Même en repartant à zéro, les opérateurs victimes sont optimistes pour redémarrer leurs activités avec l’appui de l’Etat. Magasins Leader Price Pris d'assaut par les consommateurs, hier
Opinion Réflexions pour une sortie de crise :"Jean-Luc Andrian"EXPRESS 03/ --------------------
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EXPRESS 03/02/09
DECHEANCE DE RAVALOMANANA : RAJOELINA S'EN REMET A LA HCC EXPRESS 03/02/09
TOAMASINA : Des dirigeants de l'opposition arrêtés
BRAS DE FER : Le pouvoir se mobilise Toliara ,Un retour à la normale relatif aprèsles émeutes
CLIMAT DES AFFAIRES :Les investisseurs dans le doute
ANTANANARIVO ; La ville reprend ses activitésHygiène
Antananarivo sous les ordures
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TRIBUNE
> Editorial
Crise politique : Dans la légalité constitutionnelle ?
mardi 3 février 2009, par Valis

Une chose est sûre. Le Maire Andry Rajoelina ne veut pas encore se débarrasser des liens avec les bailleurs de fonds et des pays amis qui sont les sources de financement du pays.
Sachant la place très importante que ces bailleurs de fonds occupent dans la vie économique et sociale de Madagascar, Andry Rajoelina se soumet à la Constitution comme le lui a rappelé la communauté internationale ; mais à sa manière. Depuis quelques temps il met la communauté internationale à l’épreuve dans ce bras de fer qui l’oppose avec le régime Ravalomanana.
Du juridisme ?
Ainsi, usant des armes de la Constitution, Andry Rajoelina et ses proches collaborateurs ont choisi de verser dans le juridisme. Il n’a pas osé se proclamer « président de la République populaire » car il n’a pas été élu dans ce cadre. Il n’a pas non plus osé se proclamer « chef du gouvernement transitoire » de peur que l’épée de l’anti-constitutionalité brandie par la communauté des nations lui tombe sur la tête.
Tout en se référant aux articles de la Constitution, il accuse le président de la République de haute trahison et d’avoir transgressé à plusieurs reprises cette loi fondamentale. Pire, le chef de l’Etat a à son avis commis des fautes graves à l’égard de la Constitution.
Aussi, « le chef » demande aux institutions de déchoir Marc Ravalomanana de ses fonctions de chef d’Etat et de président de la République. Ces requêtes ont été déposées hier après-midi auprès de la Haute Cour Constitutionnelle. Ce jour Andry Rajoelina demandera l’empêchement du président Ravalomanana auprès du Sénat et de l’Assemblée nationale.
Sachant toutefois la composition du Parlement, le sort réservé à cette démarche est plus qu’incertain. Il dépend des résultats du vote séparé des deux Chambres. Or il faut au moins l’approbation des deux tiers des membres dans chaque chambre, soit quatre vingt six députés et vingt trois sénateurs pour que la motion soit adoptée.
Si même ces majorités se prononçaient, la Haute Cour Constitutionnelle serait bien embarrassée, car la déchéance doit être prononcée par la Haute Cour de Justice qui n’a jamais été mise en place. La HCC accepterait-elle de se substituer à cette institution ?
En tout cas, la machine de propagande de Andry Rajoelina a déjà commencé hier à rappeler aux juges constitutionnels et aux parlementaires leur rôle à l’égard de la nation.
Un appel qui frise la menace a été lancé pour qu’ils apprécient la situation en leur âme et conscience et en tenant compte de l’avenir car l’histoire jugera.

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> Politique
13 mai
Andry Rajoelina veut éviter un autre 26 janvier

mardi 3 février 2009, par Rakotoarilala Ninaivo

Andry Rajoelina a refusé de conduire ses partisans hors de la place du 13 mai hier, pour déposer la demande de déchéance du président de la République Marc Ravalomanana auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) et des deux chambres parlementaires.
Ainsi, il a décidé d’envoyer un de ses proches collaborateurs au niveau de chacune de ces institutions, pour déposer la lettre de demande. Hier, c’est Ny Hasina Andriamanjato et Nadine Ramaroson qui ont déposé la lettre de demande au niveau de la HCC.
Le dépôt a été effectué dans l’après midi, aux environ du 17 heures.
« Andry Rajoelina veut éviter d’autre débordements » selon les explications fournies par ses proches collaborateurs. Il veut ainsi éviter un autre lundi noir à Antananarivo, comme celui du 26 janvier dernier.
Le maire a aussi affirmé hier sur la place du 13 mai, sa volonté de rencontrer ses partisans dans les régions, et annoncé des tournées en provinces très prochainement.

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Opinion
L’armée ne bougera pas

mardi 3 février 2009, par Patrick A.

Tout le monde s’interroge : que vont faire les forces de l’ordre ? Vers quel camp pencheront-elles ?
On peut parier qu’à part peut-être quelques éléments fanatisés et donc d’autant plus dangereux, elles ne feront rien, ni en faveur d’un camp ni en faveur d’un autre.
On ne saurait leur donner tort : tous les militaires qui ont pris position en 2002 l’ont payé chèrement. Soit du fait des mesures de rétorsion du camp adverse, soit du fait de l’ingratitude du camp qu’ils ont soutenu.
N’accusons pas nos militaires d’être égoïstes. L’armée est au service de la Nation, pas d’un gouvernement ou d’une faction politique.
Il faut l’accumulation de circonstances extraordinaires, un péril imminent et évident comme en 2002, pour que la Grande Muette sorte de son mutisme.
Les militaires ne peuvent que constater qu’il n’y a pas aujourd’hui de consensus fort tel que celui rencontré en Juin 2002, consensus qui était né des exactions de Coutiti vis à vis des civils.
Donc, aujourd’hui, aux civils d’être courageux pour ce qui concerne les affaires civils, de trouver des solutions durables pour résoudre les dysfonctionnements répétitifs de nos institutions politiques.
Pour parodier Clémenceau : « La paix est une chose trop sérieuse pour la laisser faire par des militaires ».

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Le bon, la brute et le truandmardi 3 février 2009

Les gens de ma génération se rappellent du titre d’un film western des années 60. C’est une image, mais malheureusement, dans l’histoire politique de notre pays, le premier a manqué et nous n’avons eu droit qu’à la Brute et au Truand.
Le Bon, on l’attend toujours et tel que c’est parti, ce ne sera pas pour cette fois ci.
Dans la Tribune datée du 19 septembre 2008, j’ai écrit une ‘’lettre ouverte au Président de la République’’, sous le pseudonyme de Dr Honoris CAUSA.
Je ne changerai pas un mot de ce que je disais à l’époque sur la façon dont Mr RAVALOMANANA et son équipe ont dirigé le pays, et je ne changerais pas non plus un mot de ce que je prédisais à l’époque, puisque les faits m’ont donné raison. Pour ceux qui seraient intéressés,
demandez à la Tribune une copie.
La ‘’Brute’’ (je vous rappelle c’est une image), est toujours en place et s’accrochera au pouvoir comme un pou, en évoquant sa légitimé par rapport à la Constitution, Constitution sur laquelle il s’est royalement assis depuis son accès au pouvoir.
Le "Truand’’ (encore une image) arrive et va faire exactement comme la ‘’Brute’’, pour accéder au pouvoir. Il a réclamé plus de démocratie au départ, et il avait raison. Mais profitant de la situation (c’est cela être un ‘’truand’’), il commence à s’asseoir sur la démocratie en s’autoproclamant "chef de l’Exécutif’’. Je lui rappelle quand même que, j’ai beau fouiller dans mes livres d’histoire, c’est pour la première fois dans l’histoire politique du monde qu’un (soi-disant) démocrate dit, je cite ‘’ je prends le pouvoir’’. Il le dit en plus sans rire !
Peut-on lui demander d’essayer d’imaginer dans 5 ans, quel sera l’état de ce pouvoir qu’il prend sans l’avis de personne. Pour un homme politique, digne de ce nom, c’est si difficile d’imaginer le futur à 5 ans ?
Tout ce cirque et ce cinéma seraient risibles s’il n’y avait pas tout le malheur d’un peuple en corollaire.
Messieurs, ressaisissez-vous !. Le premier s’est conduit comme si le pays était sa petite entreprise dans laquelle il faisait ce qu’il voulait. Le deuxième est en train de penser la même chose, en se disant pourquoi pas moi ! Et l’avenir dans tout cela ?
Ma suggestion est simple :
on revient au status quo ante : le pouvoir actuel continue à gérer les affaires du pays avec plus de transparence, de démocratie et surtout traquer la corruption au sein même de ce pouvoir, mais pour cela il faut changer d’équipe car celle d’avant n’a pas du tout cet état d’esprit il faut appliquer la Constitution (régime parlementaire avec la séparation des pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire), liberté d’expression pour tous les médias. Sous le prétexte fallacieux de protéger l’ordre public, on empêche les opinions de s’exprimer (avec quels résultats ???) le maire d’Antanarivo gère sa commune tout en gardant un œil sur les affaires nationales, et ce pour l’intérêt général en même temps, chacun de tout ce beau monde avide de pouvoir fourbit ses armes en attendant les échéances de 2012.
Si les 2 parties ne raisonnent qu’en terme de savoir qui a gagné ou qui a perdu, ma suggestion ne vaut pas un clou. Si les 2 parties se disent qu’il faut trouver une solution pour que le perdant ne soit pas à coup sûr le peuple, alors, peut-être que cela vaut le coup de m’écouter.
Vous avez compris, je mets les 2 parties dans le même panier (de crabes !!!).
Georges RABEHEVITRA

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Un concert pour la paix, les idées se divergent
mardi 3 février 2009, par Arena R

Les artistes très attentifs à l’exposé de Ndrina Ramamonjy.
Une centaine d’artistes se sont réuni au Piment Café Behoririka, hier.
Le but de cette réunion d’urgence, explique Henri Ratsimbazafy, l’une des têtes pensantes de cette rencontre, est la préparation d’un concert ou d’une manifestation pour la paix. Il est prévu ce samedi 8 février, mais les idées se divergent.
« La situation est très délicate », lance Mamy Gotso, l’un des têtes fortes de cette réunion. « Ce n’est pas évident d’organiser cet événement », poursuit-il. Selon les explications de ce jeune tulearois, le pays n’est pas en guerre. La paix est toujours avec les malgaches malgré les incidents, pillages, incendies dans plusieurs grandes villes ces derniers temps.
« Je pense que ce n’est ni le temps, ni le moment idéal pour faire ce concert ou cette manifestation », regrette Francis Turbo. Même la gestion de la sécurité est un autre risque à prendre dans le cadre de ce concert, explique l’humoriste. Il serait mieux de la reporter, dans un mois ou pourquoi pas dans huit mois, suggère-t-il. Beaucoup d’artistes comme Ndriana Ramamonjy, partagent l’idée de ce fianarois.
De nombreux autres artistes n’osent même pas s’exprimer à l’instar de la jeune Melky qui a suggéré aux journalistes d’interviewer Ndondolah, son manager. Idem pour Lôla qui a dit en avoir marre de paraître dans les journaux. Mahery du groupe Johary a même demandé aux photographes de ne pas le prendre en photo. De jeunes artistes comme Mirado ne sont même pas entré dans la salle de réunion.
« Je ne marche pas dans ce projet de concert », regrette Honorat du groupe Fou Hehy. « Avec les artistes présents, je préfère la réalisation d’un clip ou l’enregistrement d’un morceau qui contient un message de paix », lance-t-il. Ce qui n’est pourtant pas le cas pour Bodo qui veut la tenue du concert dans l’immédiat, car « la musique sert surtout à adoucir les choses », ajoute-t-elle.
Conséquence : le projet de concert initié par Fanja Andriamanantena, Henri Ratsimbazafy, Jaojoby et Bessa a été adopté. Mais pour la date, une commission de quatre artistes a été créée. Elle proposera une nouvelle date et appellera une nouvelle réunion très prochainement.
• Réactions de quelques artistes
MBOUX (AMBONDRONA)
« Ce concert doit avoir lieu. Peu importe la date car pour moi la chanson est un moyen de calmer les gens, elle pourrait également atténuer la crise d’une manière ou d’une autre. D’ailleurs, ça fait partie des devoirs et responsabilités des artistes d’apporter la paix à travers l’art et il est temps de prendre les choses en main. A part ça, les gens ont aussi besoin de se divertir pour leur faire oublier un peu la situation actuelle et on est là pour ça ».
VAHATRA (TSAKARAO)
« Je suis tout à fait d’accord pour effectuer ce concert mais ce n’est pas le moment opportun vu la situation actuelle. Il vaut mieux prendre ses distances pour avoir la paix. D’ailleurs, c’est ce qu’on vient de déclamer tout au long de cette réunion. Il se peut qu’on interprète mal le fait que les artistes se manifestent même à travers un concert. Cela dit, on doit toujours rester neutre et bien réfléchir avant d’agir car cela peut se retourner contre nous ».
DAMA (MAHALEO)
« Il faut prendre une décision dans le calme et avec beaucoup de réflexions. Ce n’est pas parce qu’il y a une crise que les artistes s’empressent d’établir la paix à travers un concert. On a le devoir de toujours le faire avec ou sans crise. Il faut également se référer à l’histoire. Depuis 1947, les artistes ont toujours réclamé la liberté d’expression ou la démocratie et cela continue jusqu’à maintenant et ce sous différents aspects alors si on veut faire quelque chose à telle ou telle date, il faut bien étudier la situation sans empressement ».
Propos recueillis par Arena R

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