vendredi 6 février 2009

Où étaient passées les femmes au forum de Davos ?

05.02.2009
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Les femmes ne manquaient pas à Davos lors du 39ème forum économique mondial. Mais la plupart de celles que l’on croisait étaient les épouses de participants venues faire du ski dans les montagnes suisses pendant que leurs maris tentaient de raccommoder la finance mondiale. Ou encore, des ouvreuses en tailleur bleu chic avec des faux airs d’hôtesses de l’air, rapporte la journaliste économique du magazine britannique
The Observer, Ruth Sunderland. La première femme sur la liste des invités occupait la vingtième place il s’agissait de la Princesse Inaara, la bégum Aga Khan et sur la liste des 170 leaders participants on comptait cinq femmes, dont Angel Merkel et Valerie Jarrett, l’envoyée de Barack Obama.

Le thème du forum de cette année était ‘Dessiner le monde de l’après-crise ‘. Pour Ruth Sunderland, l’idée que l’on puisse y arriver en excluant la moitié de la population mondiale est d’une arrogance stupéfiante. Ce sont les hommes qui ont détruit l’économie mondiale, or ils n’ont pas conscience qu’ils ne sont pas les meilleurs placés pour la reconstruire. Reconnaissons toutefois que le faible nombre de femmes de pouvoir présentes au forum n’est pas dû à un sexisme délibéré de la part des organisateurs mais au fait qu’elles sont très peu nombreuses. La directrice d’Oxfam, Barbara Stocking, qui essaye depuis des années de faire venir plus de femmes à Davos estime que la définition du leadership est trop restrictive et devrait inclure des communautés féminines venant par exemple d’Afrique. Elle a raison.

Il est essentiel que les femmes participent à la reconstruction de la finance et de l’économie mondiale. Non pas pour faire respecter l’égalité entre les sexes mais par pragmatisme. Les femmes représentent la force la plus importante et la moins reconnue en ce qui concerne la croissance de l’économie. Ce ne sont pas les féministes qui tiennent ces propos mais le magazine britannique The Economist, qui suggère que les femmes ont fait plus ces dernières décennies pour l’expansion de l’économie mondiale que la technologie ou les marchés émergents chinois et indiens. Mais la technologie et les marchés émergents ont réussi à faire la une de nombreux journaux économiques au contraire de la relation entre femme et pouvoir.

Gordon Brown, le Premier ministre britannique veut remettre le Royaume uni sur la voie de la prospérité. C’est bien, mais une façon d’y arriver serait de faire attention aux femmes car il y a une corrélation entre l’égalité des sexes et la réussite économique, dans les pays développés comme dans les pays en voie de développement. A l’heure actuelle l’économie britannique ne peut tout simplement pas se permettre de perdre des talents féminins. Investir sur les femmes dans les pays émergents est payant pour la communauté toute entière car celles-ci réinvestissent 90% de leurs revenus dans leurs familles et leurs communautés alors que les hommes ne réinvestissent que 30 à 40% de ce qu’ils gagnent. Un modèle à mettre au programme du quarantième forum de Davos en 2010.

2 commentaires:

mpirenireny ela a dit…

29.01.2009Afghanes et Pakistanaises, même combat
A bien des égards certaines régions du Pakistan ressemblent à l’Afghanistan des années 90, quand les femmes avaient perdu tous leurs droits dont celui d’étudier et de travailler. A cette époque le monde occidental avait pris fait et cause pour elles. La région pakistanaise du Swat, autrefois une vallée riante très prisée des touristes, est passée sous la coupe des talibans en 2007. Ceux-ci ont menacé de tuer toutes les filles qui iraient encore à l’école au-delà du 15 janvier. Le 10 janvier, ils ont promulgué une mesure leur interdisant d’avoir accès à l’éducation, entraînant une recrudescence d’écoles détruites. Pour la seule journée du 19 janvier, cinq écoles ont été réduites en miettes. A ce jour, les talibans ont dynamité 184 écoles, 169 d’entre elles accueillaient des filles.



Chaque jour, des exécutions ont lieu sur les places publiques, des institutrices sont tuées pour avoir osé transgresser la loi. Les talibans ont lancé une campagne d’intimidation et vont de maison en maison pour prévenir les femmes et les filles qu’elles n’ont plus intérêt à sortir et encore moins travailler ou étudier. Leur objectif est en passe d’être atteint : 80 000 enfants ont déjà cessé d’aller à l’école depuis le début de l’année, souligne le quotidien britannique The Guardian. La ministre de l’Information Sherry Rehman citée par le quotidien pakistanais The News, s’est engagée à rouvrir d’ici le premier mars toutes les écoles de filles de la région. Elle a en outre demandé, vœu pieu, que les femmes fassent contrepoids en étant plus présentes dans les sphères du pouvoir.



Mais pour les autorités scolaires de la région, le danger est si grand qu’il est hors de question de rouvrir les écoles. "Les talibans ferment les écoles l’arme au poing, le gouvernement nous demande de les rouvrir l’arme au poing", explique le président de l’association des écoles du Swat désemparé par l’ampleur de la violence. Le monde occidental entendra-t-il ce message ? Il faut l’espérer et ne pas oublier que l’avenir des Afghanes s’est de nouveau assombri depuis que les talibans ont regagné du terrain.

12:06 Publié dans Asie, femme | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note | Tags : éducation, afghanistan, pakistan, taliban

mpirenireny ela a dit…

22.01.2009La politique de l’enfant unique : les Chinoises en ont assez
Selon une étude de la commission nationale pour le planning familial, 83% des Chinoises aimeraient bien avoir plus d’un enfant, si possible deux : un garçon et une fille. Pour nombre d’entre elles, l’enfant unique est souvent trop gâté et souffre de solitude. En grandissant, il devient egocentrique.



Les autorités conscientes de ce désir d’avoir deux enfants et plus, n’ont pas pour autant l’intention de relâcher la pression. Elles veulent parvenir à l’objectif de contenir la population en dessous de 1 milliard 36 millions d’individus, d’ici la fin de l’année 2010.

Pourtant, dans une société chinoise vieillissante avoir au moins deux enfants serait tout à fait légitime pour le renouvellement des générations. Le quotidien china Daily rappelle que la politique de l’enfant unique a transformé la société chinoise en profondeur. Jusqu’à la fin des années 70 en effet, plusieurs générations de la même famille vivaient sous le même toit. Aujourd’hui la famille nucléaire a pris le dessus.



La commission pour le planning familial se réjouit du ralentissement du déséquilibre entre les sexes que la Chine connaît depuis que l’écographie et les techniques pour savoir le sexe du foetus se sont popularisées dans les années 80. 17 provinces sur 28 ont commencé un réquilibrage. Pour 100 filles on compte de 103 à 107 garçons selon les régions. Le ministre de la famille estime que cette amélioration est à mettre au compte des efforts fournis par les autorités locales qui se battent pour empêcher la détermination du sexe et les avortements illégaux, qui concernent principalement des fœtus féminins. Il espère pouvoir annoncer bientôt de nouvelles mesures afin d’inverser définitivement la tendance.

15:00 Publié dans Asie, femme | Lien permanent | Commentaires (1) | Envoyer cette note | Tags : population, maternité, chine