jeudi 5 février 2009

RFI / Madagascar L'avion d'un ministre brûlé en province-05/02/2009 à 17:16 TU


Les supporters d'Andry Rajoelina lors d'une manifestation à Antananarivo, lundi 2 février 2009.(Photo : Reuters)

Madagascar
L'avion d'un ministre brûlé en province
Article publié le 05/02/2009 Dernière mise à jour le 05/02/2009 à 17:16 TU


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La vie reprend son cours normal à Antananarivo.(Photo : Walter Astrada/AFP)
La situation est calme ce jeudi. Pas de manifestation notable dans les rues de la capitale. En revanche, on peut noter cette mésaventure qui est arrivée à Ivohasina Razafimahefa, ministre du Commerce et de l’Industrie. Visiblement il a eu très peur avant-hier soir. Il explique avoir été victime d'une agression lors d'une visite, deux jours plus tôt, en province ce mardi, durant laquelle l'avion privé qu'il utilisait a été incendié.
Avec notre correspondant à Madagascar, Grégoire Pourtier
L’aventure arrivée à Ivohasina Razafimahefa traduit l’état de tension qui règne encore à Madagascar. Mais visiblement l’attaque dont il a été victime était davantage liée à la pauvreté qu’à une contestation politique. « Lorsque je suis arrivé à Farafangana raconte le ministre Ivohasina Razafimahefa, on a fait circuler de fausses informations ; informations complètement mensongères comme quoi, j’emmenais dans mon avion de l’argent que j’aurais pris de la Banque centrale de Manakara et que j’allais encore une fois prendre de l’argent ou des biens publics de force à Farafangana. La population s’en est pris à l’avion, en espérant que dans l’avion, effectivement il y aurait une grosse somme. Malheureusement, ils n’ont rien trouvé dans l’avion. Et déçus par cette situation, ils ont décidé de brûler l’avion ».
La rumeur court en effet depuis plusieurs jours que les membres du gouvernement vident les caisses des banques centrales du pays, mais le ministre assure qu’il n’était là que pour aider la population à faire face à la crise. « J’avais trois principales missions, précise-t-il, à savoir : Premièrement, le rétablissement du ravitaillement ; deuxièmement, assurer une source de revenus pour la population et troisièmement, organiser des rencontres avec des jeunes en vue de rétablir leur cohésion, à travers des rencontres sportives et des rencontres de chansons évangéliques ».
Cet accident spectaculaire ne remettrait cependant pas en cause les visites du gouvernement en province.

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Madagascar
La confusion s'installe durablement

par RFI
Article publié le 05/02/2009 Dernière mise à jour le 05/02/2009 à 15:05 TU

Les supporters d'Andry Rajoelina lors d'une manifestation à Antananarivo, lundi 2 février 2009.(Photo : Reuters)
Le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, destitué mardi par le gouvernement, a réuni quelques milliers de partisans ce mercredi et nommé une de ses proches pour lui succéder. De son côté, le président Ravalomanana a aussi nommé un « président de délégation spéciale » pour diriger Antananarivo.
Qui dirige vraiment Madagascar et qu'en est-il d’Antananarivo ? La situation est confuse.
Depuis samedi, il y avait à Madagascar un président élu mais largement contesté, Marc Ravalomanana, et un autre se disant investi par la volonté populaire, Andry Rajoelina ; et le méli-mélo continue… Depuis ce mercredi, la capitale Antananarivo est dirigée par un administrateur provisoire, nommé par le ministère de l’Intérieur et une maire sortie de son chapeau par Andry Rajoelina.
Hier, Andry « TGV » a en effet fait mine d’ignorer sa destitution officielle en passant le relais à l’une de ses adjointes, histoire de dire que c’est bien lui qui, élu avec 63 % des suffrages il y a à peine un an, a choisi de partir. Et histoire aussi de faire bien comprendre qu’il aspire à des responsabilités nationales.
Toutes ces annonces ne font pas avancer la discussion entre les deux partis, et le dialogue semble plus bloqué que jamais. Le régime mise sur l’essoufflement du mouvement de contestation, mais Andry Rajoelina assure que le rassemblement de samedi, durant lequel il doit annoncer son gouvernement de transition, sera gigantesque.
La population semble, elle, se lasser de ce combat des chefs dans la rue. On entend souvent dire que l’essentiel est que la situation se décante vite : « Nous n’avons pas d’hommes d’Etat, seulement des hommes de pouvoir » analyse ainsi une Malgache.

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