mercredi 4 mai 2011

Catherine Fournet-Guérin - Madagascar, île immobile ? Paradoxes, contrainte et essor des mobilités dans un pays du Sud- Espace populations sociétés , 2010/2-3

http://eps.revues.org/index4131.html
Pour qui connaît mal Madagascar, cette île isolée au sud-est de l’Afrique peut apparaître comme « immobile » tant les processus de mobilités n’y sont pas spectaculaires. Or la réalité est tout autre si l’on s’intéresse non plus seulement aux grands indicateurs statistiques mondiaux mais aux pratiques des habitants de la Grande Île à différentes échelles. Le pays connaît bien une émigration d’élites originale et accueille des migrants, certes peu nombreux, mais qui traduisent son insertion dans des flux mondialisés, comme l’illustre le cas des commerçants chinois. À l’échelle nationale, se développent de nombreux fronts pionniers (ruées) liés à des cultures exportatrices (crevettes, litchis) ou à des gisements de pierres précieuses qui créent des mobilités intenses et des recompositions spatiales, tout en impliquant des acteurs migrants étrangers. Les migrations permanentes ou saisonnières sont également très nombreuses et contribuent à redessiner la répartition ethnique du peuplement. Enfin, les villes sont le lieu d’intenses mobilités, intra-urbaines tout comme entre villes et campagnes, qui souvent portent la marque des difficultés économiques structurelles mais aussi révèlent des stratégies d’adaptation pour surmonter ces crises. L’approche multiscalaire ainsi menée pour Madagascar pourrait permettre de mieux considérer le cas de pays du Sud peu connus, en apparence en marge des mobilités liées notamment à la mondialisation, mais en fait pleinement concernés par ces processus de transformation des espaces et des sociétés.

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