samedi 9 novembre 2013

Présidentielle malgache: le combat des chefs par procuration RFI /// Andry Rajoelina : "Mon candidat sera le nouveau président de Madagascar Le Monde 9 nov. 2013

Andry Rajoelina : "Mon candidat sera le nouveau président de Madagascar"

LE MONDE | • Mis à jour le | Propos recueillis par
Ancien disc-jockey de 39 ans et ex-maire d'Antananarivo, l'actuel président de la transition, Andry Rajoelina, a pris le pouvoir à Madagascar en 2009, soutenu par une partie de l'armée et de la population. Le second tour de l'élection présidentielle opposera, le 20 décembre, le candidat de l'actuel homme fort du pays à celui de l'ancien président Marc Ravalomanana.




Andry Rajoelina dans un bureau de vote de la banlieue d’Antananarivo, le 25 octobre, lors du premier tour de l'élection présidentielle.
Robinson Jean Louis (21,10 % des voix au premier tour) et Hery Rajaonarimampianina (15,93 %) s'affronteront le 20 décembre. Contrairement au premier tour, allez-vous soutenir officiellement un candidat ?
Andry Rajoelina : Je ne pouvais pas soutenir officiellement un candidat au premier tour car ma mouvance avait plusieurs candidats. Je voulais qu'il y ait une égalité de chance. Mais dans la coulisse, j'ai soutenu Hery Rajaonarimampianina. J'ai donné des consignes. Mes ministres l'ont soutenu. Pour le second tour, c'est désormais clair : Hery Rajaonarimampianina est le candidat de la mouvance Rajoelina, le candidat de la révolution.
Peut-il gagner ?
Andry Rajoelina : On connaît désormais les forces des uns et des autres, et je suis assez fier et satisfait car la révolution, à Madagascar, s'est traduite dans les urnes. L'ancien président Marc Ravalomanana a fait campagne pour Robinson Jean Louis, et celui-ci a obtenu 21 %.
De notre côté, nous avions dix candidats. Si on fait le calcul, nous arrivons à près de 55 %. Le candidat que je soutiens sera le nouveau président de Madagascar.
Allez-vous faire campagne aux côtés de votre candidat ?
Je ne peux pas encore dévoiler notre stratégie, mais nous allons respecter la loi. Le code électoral malgache autorise l'utilisation de ma photo pendant la campagne. Je peux aussi assister à des meetings, mais je n'ai pas le droit d'y parler.
La feuille de route de sortie de crise n'exige-t-elle pas que le président malgache reste neutre pendant le processus électoral ?
Je ne comprends pas pourquoi la communauté internationale n'a pas interdit à l'ancien président Ravalomanana de parler en direct pendant les meetings de Robinson Jean Louis depuis l'Afrique du Sud.
Cinq ans après, vous retrouvez Marc Ravalomanana sur votre chemin. N'est-ce pas cinq années de transition pour rien ?
Nous allons savoir qui le peuple veut voir à la tête de ce pays et qui a eu raison. Effectivement, nous revenons à la case départ. Il fallait faire des élections depuis longtemps. J'avais proposé d'en organiser en décembre 2009.
Nous aurions ainsi réglé cela depuis longtemps, mais la communauté internationale nous a imposé de nombreuses exigences pour la tenue du scrutin .
Quelle est votre principale réussite à la tête du pays ?
Je suis fier que Madagascar n'ait pas basculé dans la guerre civile. Tous les signaux étaient au rouge, mais j'ai déployé les efforts nécessaires pour éviter le pire.
La situation économique et sociale ne s'est-elle pas considérablement dégradée depuis votre arrivée au pouvoir ?
Nous avons fait beaucoup d'efforts pour permettre au pays d'avancer, comme, par exemple, bâtir des hôpitaux aux normes internationales dans les neuf grandes villes de Madagascar.
Mais beaucoup reste à faire. Notre grand défi a été de nous en sortir malgré les sanctions imposées pendant cinq ans. Ce sont les personnes les plus vulnérables qui ont été les plus touchées.
Sous votre présidence, les trafics, comme celui du bois de rose, n'ont-ils pas prospéré ?
Ces trafics existaient déjà du temps de l'ancien gouvernement. Nous avons tout fait pour éradiquer les exportations illicites de bois de rose, de pierres précieuses, de tortues, etc.
En 2011, j'ai signé une ordonnance interdisant l'exploitation de bois précieux. Les forces de l'ordre font de leur mieux, mais des responsables locaux et des cadres du ministère de l'environnement s'arrangent pour exporter illicitement le bois.
On vous accuse, ainsi que votre entourage, de vous être enrichi personnellement pendant votre présidence. Est-ce le cas ?
Je suis un patriote. Je ne me suis pas enrichi pendant cette transition. Ni de près ni de loin. Ni directement ni indirectement.
J'ai d'ailleurs renoncé à mon salaire de président. Je vis grâce à mes sociétés et mes biens immobiliers.
Quel est le montant de votre fortune personnelle ?
C'est personnel. Ce que je peux vous dire, c'est qu'on ne peut pas m'acheter et que je ne suis pas un homme qui court après l'argent.
Si votre candidat l'emporte, serez-vous son premier ministre ?
Cela dépendra de la situation politique. Si le nouveau président peut sereinement gérer le pays avec un autre premier ministre, je les laisserai faire. Mais si le pouvoir est mis en danger par une tentative de renversement par exemple, je serai toujours là aux côtés du peuple malgache.
Quel rôle comptez-vous jouer après l'élection ?
Je laisserai celui qui sera élu diriger librement le pays. Je serai comme un sage, je prendrai du recul.
Je veux préparer l'avenir de Madagascar. Je travaillerai avec des experts internationaux et nationaux pour établir un programme de développement du pays à cinq, dix, quinze et vingt ans.
Est-ce pour mieux revenir lors de l'élection présidentielle de 2018 ?
Oui, c'est ce que j'ai en tête. Je veux revenir en force, tôt ou tard, pour le peuple malgache.
Et si votre candidat est battu ? Partirez-vous en exil ?
Lors de la crise de 2009, quand Marc Ravalomanana voulait m'arrêter, la chargée d'affaires française, après avoir eu la gentillesse de m'accueillir à l'ambassade, m'avait proposé de m'exiler en France.
Mais un patriote ne se sauve jamais. Je suis prêt à une passation de pouvoir démocratique, mais de toute façon, ça sera avec notre candidat car il va gagner l'élection. C'est clair et net.
 Sébastien Hervieu (Antananarivo, envoyé spécial)
Journaliste au Monde

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  1. n'exclut pas d'être Premier ministre mais confirme qu'il pense surtout à la présidentielle de 2018 via @lemondefr
  2. Selon l'article 15 de la feuille de route, le président malgache doit demeurer "neutre" pendant le processus électoral
  3. indique qu'il pourrait participer à des meetings de mais pourrait ne pas s'y exprimer via @lemondefr
  4. : au 1er tour, "nous avions dix candidats", "si on fait le calcul, nous arrivons à près de 55%" 
    via 
    @lemondefr
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    RFI
    Madagascar - 
    Article publié le : samedi 09 novembre 2013 à 09:11 - Dernière modification le : samedi 09 novembre 2013 à 09:11

    Présidentielle malgache: le combat des chefs par procuration

    Les couvertures des journaux malgaches au lendemain des résultats du premier tour de la présidentielle, le 9 novembre 2013.
    Les couvertures des journaux malgaches au lendemain des résultats du premier tour de la présidentielle, le 9 novembre 2013.
    Marie Audran/RFI

    Par RFI
    A Madagascar, on connaît désormais l’affiche du second tour de l’élection présidentielle du 20 décembre. Robinson Jean-Louis affrontera Hery Rajaonarimampianina, soutenus l’un et l’autre par les deux grands rivaux de la scène politique malgache, respectivement Marc Ravalomanana, ancien président aujourd’hui en exil, et Andry Rajoelina, président de la Transition au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2009. L’heure est désormais aux alliances, car aucun des deux n’a assez d’avance pour être sûr de l’emporter au second tour. Dans la presse, prudence et fatalisme alternent.

    Même si les deux finalistes se détachent des 31 autres candidats, les voix se sont dispersées : 21% des suffrages exprimés pour Robinson Jean-Louis, un peu moins de 16% pour Hery Rajaonarimampianina.
    → A (RE)LIRE : Le second tour de la présidentielle malgache opposera R. Jean-Louis et H. Rajaonarimampianina
    Aucun des deux ne dispose d’une avance assez large pour prétendre l’emporter facilement au second tour. D’où peut-être leur attitude réservée lors de la cérémonie de proclamation des résultats : la bataille ne fait que commencer, et rien n’est gagné. Il faudra composer avec les autres candidats et faire des alliances.
    Arrivé en troisième position, Hajo Andrianainarivelo a dépassé la barre des 10%. Sa position pourrait peser sur le second tour. Les candidats Roland Ratsiraka et Camille Vital sont aussi courtisés par les deux concurrents.
    Ce jeu d’alliances est à priori défavorable à Robinson Jean-Louis car ces candidats sont issus de la mouvance d’Andry Rajoelina et logiquement opposés logiquement à Marc Ravalomanana.
    Mais les lignes peuvent bouger, au gré des divisions internes dans un camp comme dans l’autre. Surtout si les deux candidats s’émancipent de leurs mentors. Vendredi 8 novembre Robinson Jean-Louis a affirmé que c’est lui, et non Marc Ravalomanana, qui gérait les alliances pour le second tour.
    « Ne pas vendre la peau de l'ours »
    La presse commente ce nouveau duel à distance : «L’histoire est un éternel recommencement», déplore l’éditorialiste du quotidien L’Express de Madagascar. Pour lui le choix qui se présente à l’électeur est le suivant : «Préférer soit un prolongement de la Transition légalisé et certifié conforme à l’original, soit revenir aux anciennes amours et de retomber dans les bras de Marc et tous ses avatars.» «Les choix n’offrent ainsi aucune perspective réjouissante pour l’avenir», regrette-il.
    La presse tente aussi de mesurer le poids de l’un et de l’autre des candidats en vue du second tour, et la question des alliances fait la Une des journaux. Hajo Andrianainarivelo, arrivé troisième, est «convoité par les deux candidats», titre le Courrier de Madagascar. L’ancien allié d’Andry Rajoelina a obtenu 10% des voix et pourrait peser sur le second tour.
    Il y a aussi ceux qui jouent la carte de la prudence. Les commentateurs savent que la vie politique nationale est pleine de surprise. Midi Madagasikara rappelle que «les résultats provisoires ne sont pas à l’abri des changements à cause des nombreuses requêtes parvenues à la Cour [électorale spéciale]».
    C’est cette Cour qui proclamera les résultats définitifs dans deux semaines après avoir étudié les réclamations. «Il est donc prudent de ne pas vendre la peau de l’ours… avant d’entamer le chapitre du second tour de l’élection présidentielle» conclut sagemment le journal.
    tags: Andry Rajoelina - Marc Ravalomanana - Présidentielle Madagascar 2013
    RFI
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A Madagascar, le second tour opposera les candidats de Ravalomanana et Rajoelina

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | • Mis à jour le
Un second tour sera nécessaire à Madagascar le 20 décembre pour élire le nouveau président. Il opposera Jean Louis Robinson, le candidat de l'ancien président Marc Ravalomanana, renversé en 2009, à Hery Rajaonarimampianina, celui du camp de l'actuel président de la Transition, Andry Rajoelina, l'auteur du putsch d'il y a quatre ans, selon les résultats quasi définitifs du premier tour diffusés vendredi.
Ces deux hommes ont recueilli respectivement 21,10 % et 15,93 % des voix au premier tour le 25 octobre, distançant largement les 31 autres candidats, selon la commission électorale.
Les observateurs internationaux venus d'Europe et d'Afrique australe ont estimé que le premier tour avait été globalement libre et équitable. L'affrontement au second tour, courant décembre, des deux candidats soutenus par les deux protagonistes de la crise de 2009 pourrait cependant relancer les tensions politiques dans l'île.
"Ce sera une élection entre Rajoelina et Ravalomanana. Par conséquent, les tensions politiques et personnelles sous-jacentes qui existent entre ces deux hommes sont toujours en jeu", souligne Mark Sorbara, du groupe Africa Risk Consulting.
Des diplomates ont déclaré pour leur part qu'on ne pouvait apporter la garantie absolue que le processus électoral irait à son terme. Ils observent particulièrement l'armée, dont de larges pans demeurent viscéralement hostiles à un retour d'exil de M. Ravalomanana, scénario qui pourrait devenir réalité en cas de victoire de M. Robinson.
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Madagascar vote pour élire son président

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | • Mis à jour le

Les bureaux de vote ont ouvert vendredi 25 octobre à six heures à Madagascar pour le premier tour de l'élection présidentielle.
Le scrutin était attendu depuis quatre ans. Les bureaux de vote ont ouvert vendredi 25 octobre à 6 heures (et fermeront à 17 heures) à Madagascar pour le premier tour d'une élection présidentielle visant à sortir le pays de la grave crise déclenchée par le renversement du président Marc Ravalomanana en 2009.
Le scrutin s'est globalement déroulé dans le calme, en dépit d'incidents isolés, notamment le meurtre d'un chef de quartier, représentant local de l'Etat, dans un bureau de vote. Un événement qui, selon les autorités, n'a rien à voir avec les élections.
Dès les premières heures du scrutin, les files d'attente se sont allongées devant les bureaux de vote, comme l'a constaté l'envoyé spécial du Monde sur place, Sébastien Hervieux.
Quelque 7,8 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour départager 33 candidats. Les 20 001 bureaux de vote devraient communiquer les premières tendances du scrutin dans la nuit. Un second tour est prévu pour décembre.
Suivez la journée de vote en direct sur le compte Twitter de notre envoyé spécial à Antananarivo :
RISQUES DE FRAUDES
Le président sortant, Andry Rajoelina, n'a pas été autorisé par la commission électorale à présenter sa candidature. Ancien disc-jockey, il était arrivé au pouvoir en organisant des manifestations de rue violentes début 2009 qui avaient abouti au renversement de Marc Ravalomanana, un millionnaire autodidacte, avec l'aide de l'armée.
Quoique ne participant pas au scrutin, le président sortant et son rival déchu ont été présents lors de la campagne. Marc Ravalomanana, qui est toujours en Afrique du Sud où il s'est réfugié après son éviction, a apporté son soutien à Jean-Louis Robinson, qui fut ministre sous sa présidence. Andry Rajoelina n'a pour sa part pas officiellement pris parti pour un candidat en particulier. Mais deux d'entre eux, Hery Rajaonarimampianina, un ancien ministre des finances, et Edgard Razafindravahy, un homme d'affaires et l'actuel président de la délégation spéciale d'Antananarivo, sont considérés comme de proches associés du président sortant.
Mi-août, Madagascar avait franchi un pas vers l'organisation d'une élection présidentielle enfin reconnue par la communauté internationale, avec le retrait par la cour électorale de trois candidatures "illégales". La communauté internationale, dont l'aide financière est vitale pour la Grande Ile, menaçait en effet de ne pas valider l'élection tant que trois candidats ne seraient pas retirés de la liste : l'actuel homme fort de Madagascar Andry Rajoelina, l'ancien président Didier Ratsiraka (1976-1993 et 1997-2002), et Lalao Ravalomanana, épouse de l'ancien chef de l'Etat Marc Ravalomanana (2002-2009).

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