Pour le Premier  ministre, chargé de l’intérim du ministère de l’Environnement et des  forêts, le contexte politique de la Transition a contribué à  l’intensification du trafic de bois de rose.
Pourquoi l’administration a-t-elle du mal à engager la lutte contre le trafic du bois de rose  ?
Tous ceux qui sont censés appliquer la loi sont complices avec les trafiquants des bois de rose. Sinon, comment expliquer la levée des barrages routiers alors que des camions transportant du bois de rose circulent  Le nouveau chef de la région SAVA fait aujourd’hui des efforts, organise des réunions avec les responsables pour trouver des solutions afin de mettre un coup d’arrêt au trafic. Il cherche à trouver des solutions pour arrêter les trafics. Le personnel du ministère de l’Environnement et des forêts fait également ce qu’il peut, mais il est peu nombreux et on ne voit pas les résultats de ses activités. Si ça  continue, il n’y aura plus de bois de rose à Madagascar. Les trafiquants élargissent leur champ d’activités, allant jusque dans les régions de la Sofia et de la Diana, à Vohémar, sur la route de Daraina.
Vous-même, que faites-vous à votre niveau
Des ordres sont donnés mais, peut-être, à cause de la situation politique qu’est la Transition, ils ne sont pas appliqués. Ils [les responsables concernés par la protection du bois de rose] préfèrent suivre des contre-ordres venus d’ailleurs car ceux-ci sont plus conformes à leurs intérêts personnels. Le trafic se fait en plein jour, au vu et au su de tout le monde, et impunément. Pour la question du transit en Afrique de l’Est, j’ai déjà évoqué le sujet avec l’ambassadeur d’Afrique du Sud.
Quelles solutions préconisez-vous pour faire face aux trafics
Le problème de gouvernance, pas seulement dans le cadre du trafic de bois précieux, a été noté. Avec un Président de la République élu, le problème de l’autorité de l’État doit pouvoir être résolu. Il faut surtout restaurer l’effectivité du pouvoir de l’administration. Et puis, le nouveau chef de l’État a déjà déclaré la guerre contre le trafic du bois de rose. Je me demande juste si les éléments des forces de l’ordre ont besoin d’indemnités pour protéger les personnes et leurs biens, ainsi que les richesses nationales.